NOTRE GENÈSE
Naissance du Monument Amicitia France-Canada
Pour la première fois, quatre siècles d’histoire et d’amitié communes entre la France et le Canada sont célébrés à travers un monument national au nom emblématique : Monument Amicitia France-Canada.
Situé sur une parcelle civile boisée du site national historique de Beechwood à Ottawa (Canada), entre les cimetières des vétérans et celui des Forces armées canadiennes, cet emplacement est ancré dans le bouclier canadien comme un hommage à l’empreinte géologique qui couvre d’un lit de roches et de forêts près de la moitié de cet immense pays.
« Une initiative citoyenne menée et soutenue par des personnes formidables »
L’idée inédite d’un monument binational dédié à l’amitié franco-canadienne naît en 2016 dans l’esprit d’un Français, Christophe Raisonnier (ancien militaire de la Gendarmerie nationale française, président fondateur de la 1846e section de la Société Nationale d’Entraide de la Médaille Militaire –SNEMM– au Canada et délégué général du Souvenir français au Canada). Pendant des mois, il va travailler sur les différentes phases et moyens à mettre en œuvre pour ce projet colossal sans précédent.
La rencontre, en 2017, avec André Levesque, Canadien (ancien militaire de réserve des Forces armées canadiennes, docteur en histoire très impliqué dans le devoir de mémoire, chancelier de l’Ordre de Saint-Jean) va donner une très belle impulsion à ce projet de monument. En 2018, ce binôme met alors en commun ses forces pour concevoir les détails du futur monument et entame de nombreuses démarches pour trouver le site idéal à son édification. Le site du cimetière national de Beechwood retient leur attention et la Fondation éponyme, représentée par le président et directeur général, et le directeur du marketing du cimetière, Andrew Roy et Nick McCarthy, est conquise par leur présentation du projet. Elle décide de leur concéder gracieusement une importante parcelle de terrain pour la construction du monument.
En 2019, le sérieux du projet déjà bien abouti, va convaincre et fédérer nombre de partenaires canadiens et français, acteurs de l’amitié franco-canadienne. Ainsi, des présidentes et présidents d’associations françaises expriment leur souhait de se joindre à cette démarche citoyenne. Sylvie Bragard pour l’Union des Français de l’Étranger Ottawa-Gatineau (UFE), Yann-Alexandre Girard pour Français du Monde Ottawa-Gatineau (FDM), Jacques Janson et Alain Landry pour les décorés de la Légion d’honneur de la capitale nationale, s’engagent avec enthousiasme dans ce projet, avec une mention particulière à Sylvie Bragard pour son efficacité dans un engagement indéfectible et à Yann-Alexandre Girard pour son soutien de tous les instants. En août 2020, ces associations d’Ottawa (incluant la 1846e section de la SNEMM), décident de former une association fédérale, sous le nom « Monument Amicitia France-Canada » (MAFC). A sa prise de fonction en 2022, le président Jacques Duchesneau de l’association des décorés de l’Ordre national du mérite, très enjoué par cette cause citoyenne, va rejoindre l’association MAFC.
Malgré le triste contexte de crise sanitaire de la COVID-19, la popularité de cette idée citoyenne novatrice va rapidement dépasser les espérances de cette association nouvellement créée et de nombreuses personnes remarquables, qu’elles soient des secteurs publics, privés ou associatifs, ou encore de fondations à buts non lucratifs, vont s’investir pour aider à ce que le futur monument devienne une réalité. Les Fondations George et Helen Vari (premier grand généreux donateur) et Baxter&Alma Ricard, la Toronto French School (TFS), la compagnie Power Corporation du Canada, l’Association Champlain fondateur (ACF) ainsi que les présidents généraux français de la SNEMM, José Miguel Réal, et du Souvenir français, Serge Barcellini, vont activement et financièrement soutenir cette grande cause franco-canadienne.
Des femmes et hommes politiques vont aussi apporter une très belle contribution à ce projet tels que la Sénatrice française Hélène Conway-Mouret, le sénateur canadien, l’honorable Serge Joyal, l’honorable Mona Fortier, présidente du Conseil du trésor du Canada, la députée fédérale et présidente de l’association parlementaire Canada-France, Marie-France Lalonde, et son assistante Anick Tremblay, le Sénateur Yan Chantrel, les Conseillers consulaires français Francine Watkins et Marc Cormier puis Yann Le Borgne. Des bénévoles et des associations des régions d’Ottawa, de Toronto, de Montréal et de Québec vont aussi manifester leur souhait de rejoindre les équipes de MAFC et fournir un travail admirable notamment sur les volets pédagogiques, communication, mais aussi mémoriels tels que Gérard Poupée-Hill et Marie Spilka (Toronto), Guillaume Pasquier (Président des Jeunes IHEDN Canada), Florian Caffier (FDM Toronto) et Monica Abhervé-hung (UFE Toronto), André Duquenne (Souvenir français et SNEMM Montréal), Jacques Robidoux (vétéran du Royal 22ème Régiment de Québec). Les administrateurs de MAFC vont ainsi contribuer à ancrer l’empreinte citoyenne du monument.
Des diplomates français vont s’illustrer dans cette entreprise. Parmi eux, le secrétaire général du ministère des affaires étrangères (2019-2022) et ancien Ambassadeur de France au Canada (2008-2011), François Delattre, le colonel (Air), Jérôme Lacroix-Leclair, attaché de défense à l’ambassade de France au Canada (2019-2022) et son assistant, l’adjudant-chef Christophe Baldacchino et le Général de brigade (Gendarmerie), Samuel Machac, assistant de sécurité intérieure à l’ambassade de France au Canada (2019-2022) et dès son arrivée, l’Ambassadeur de France au Canada, Michel Miraillet.
Les Forces armées canadiennes vont aussi faire partie intégrante de ce projet, leur grande contribution, leur appui sans faille sont à porter à la connaissance de tous. Citons la Vice-cheffe d’état-major des armées, la lieutenante-générale Frances Allen, le lieutenant-général (retraité) Walter Semianiw, le major-général Simon Bernard, le major-général (retraité) Guy Chapdelaine, le major Martin Colbert, le lieutenant-colonel Carl Gautier, et l’adjudant-chef de commandement Christopher Robin.
Tous les nombreux mécènes et donateurs, ainsi que les généreuses contributions financières des gouvernements français (ministères des armées et des affaires étrangères et européennes) et canadiens (ministère des anciens combattants), ont été essentiels à la réussite de ce projet. Chacun, selon ses moyens, a contribué à ce que ce monument puisse être édifié. Les Canadiens et les Français leur en seront éternellement reconnaissants.
« Un monument binational intergénérationnel »
Ce monument a été construit par Jean-Claude Tessier et sa fille Nathalie Boisvert (MCM Lettrage), dont la générosité et la passion pour la réalisation et l’édification de ce monument ont été admirables. Fait de granit gris et de bronze, mesurant sept mètres de long pour trois mètres de haut, ce monument érigé en 2021 est symboliquement composé d’une sculpture de l’artiste Jan Stohl représentant une Marianne (symbole de la France) au cœur d’une feuille d’érable (symbole du Canada), d’un flambeau (réplique de celui existant sur le site du monument commémoratif du Canada à Vimy) tenu par un bras d’homme et le bras de Marianne identique à celui sculpté sur le monument de l’Arc de Triomphe à Paris. Sur chaque aile du monument dénommée « France » et « Canada », quatre des principales décorations civiles et militaires, françaises et canadiennes, sont engravées (France : Légion d’honneur, Médaille militaire, Ordre national du Mérite, Médaille de la défense nationale – Canada : Croix de Victoria, Ordre du Canada, l’Ordre de mérite militaire et des corps policier, Croix du service méritoire). Deux mâts des couleurs ont été installés de part et d’autre du monument. Les premiers drapeaux français et canadiens hissés sur ces mâts ont flotté en juin 2021 sur le site historique de la seconde Guerre mondiale de Juno Beach.
Si le Monument Amicitia France-Canada se prête parfaitement au devoir de mémoire, c’est avant tout un outil pédagogique intergénérationnel. Les Canadiens et Français pourront y évoquer l’amitié franco-canadienne sous tous ses prismes et toutes ses actions, conjugués au passé, au présent et au futur, qu’ils soient sociaux, culturels ou commémoratifs. Ce monument doit être un vecteur de connaissances et d’éducation pour notre jeunesse franco-canadienne. La Toronto French School (TFS), généreux donateur, s’investit d’ores et déjà considérablement dans l’élaboration d’un programme pédagogique autour de ce monument. Il est certain que bien d’autres établissements scolaires s’associeront à ces programmes éducatifs.
A partir du 16 octobre 2022, date de son dévoilement citoyen, ce monument prend vie ! Il appartient dorénavant à toutes les citoyennes et citoyens français et canadiens, ainsi qu’aux représentants de leurs gouvernements respectifs, d’écrire l’histoire de ce jeune monument binational.